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Interview Romain GENTILE
Courage, abnégation, mental de guerrier et dépassement de soi… Autant de belles qualités humaines développées dans un art martial qui compte aujourd’hui une quarantaine de licenciés au Cannet : LE KYOKUSHINKAI. Le KYOKUSHIN n’est pas seulement un sport de combat redoutable. Il est une véritable école de la vie qui canalise les agressivités et rend ses adeptes vertueux. Rencontre avec l’athlète Romain GENTILE et son entraineur Jean-Philippe BAZERQUE, deux idoines d’une discipline particulièrement farouche, d’un sport de combat à la limite, le KARATE KYOKUSHIN ou Karaté au KO. Une discipline créée dans les années 60 par MAS OYAMA, lassé des rivalités qui existaient entre les différentes écoles de Karaté. En japonais, KYOKUSHINKAI signifie « l’école de la vérité ultime » Comment êtes-vous venu au KYOKUSHIN ? A 14 ans, je pratiquais la boxe anglaise ou je me débrouillais pas trop mal. A l’issue de trois années de pratique je ne trouvais pas de structure qui puisse me convenir. A l’époque je travaillais dans un restaurant et j’ai eu la chance d’y rencontrer un entraineur (Jean-Philippe Bazerque) qui m’a convaincu de pratiquer le KYOKUSHIN. Au début je ne savais pas trop ou j’allais puis j’ai vraiment accroché grâce à la structure qui m’accompagnait puis je me suis rendu compte que cette discipline sportive collait parfaitement avec mes idéaux de rigueur, de respect et d’efficacité. Vous vous entrainez beaucoup ? Je m’entraine en moyenne cinq à six fois par semaine de manière rigoureuse et intense. Lorsqu’on prépare une compétition on ne peut pas se permettre de faire les choses à moitié. Je travaille donc les enchainements de plus en plus poussés, l’endurance par l’athlétisme et la force par l’haltérophilie et la musculation. Pour partir en compétition à l’étranger il faut être super préparé, des mois à l’avance, pour être aussi forts sinon plus que nos adversaires ; chaque compétition est « douloureuse » et il ne faut pas mois d’un à deux mois pour s’en remettre. Quels sont vos atouts ? Je compte sur mes capacités physiques et j’améliore sans cesse ma technique. La boxe anglaise m’a donné une grande habileté dans les poings et surtout la faculté de me déplacer rapidement dans les combats, me conférant un bon jeu de jambes, pour le super lourds que je suis. Qu’est ce qui distingue le KYOKUSHIN des autres arts martiaux et notamment du Karaté ? Comme tous les arts martiaux le KYOKUSHIN est basé sur le respect mais aussi et surtout sur l’efficacité à la différence d’autres arts martiaux qui n’ont pas le même style de combats. Les combats respectent la règle du contact total. Chez nous tous les coups sont portés de manière à mettre KO son adversaire. On n’a pas de protections, ni gants, ni protège-tibias, simplement une coquille. Et on porte un kimono à manches courtes. Il n’y a pas de catégories de poids et les duels se terminent très souvent par KO. Qu’est ce qui est permis, qu’est ce qui est interdit en matière de coups ? Le KYOKUSHINKAI permet toutes les techniques de poings : qu’elles soient retournées, de cotés (ce que l’on appelle en boxe les crochets) et les coups de poings directs. Sont également permis, les coups de coudes sur tout le corps mais on s’arrête à la gorge. Ensuite on permet les coups de genoux, de tibias, de pieds sur tout le corps et là même les coups portés au visage sont acceptés. La devise du KYOKUSHIN est « un coup, une victoire ». Comment se déroule un combat ? Il se déroule en quatre rounds : un premier de 3 minutes, puis 3 prolongations de 2 minutes. 4 juges de coins, un juge central et à chaque round, une décision. Qui sont les plus doués actuellement ? Les japonais bien sur, les brésiliens sont très forts. Mais nos adversaires de l’Europe de l’Est ne s’en laissent pas compter (Lituanie, Bulgarie, Roumanie, Pologne, Ukraine…) Les Championnats d’Europe sont d’un niveau très relevés en comparaison des Championnats du Monde. Quelles sont vos principales ambitions pour 2011 ? J’ai un gros objectif : participer aux prochains Championnats du Monde qui se tiendront à Tokyo en octobre 2011. Ce sont des Championnats qui se déroulent tous les 4 ans. La sélection se fera naturellement au cours des prochains mois et des résultats que je pourrai obtenir d’ici là notamment en Coupe de France le 20 février prochain à Paris au Stade Pierre de Coubertin. J’espère obtenir ce jour là un titre national. Que dites vous aux jeunes qui veulent embrasser votre discipline ? Le KYOKUSHIN est une discipline qui aide beaucoup les jeunes désorientés à surmonter les difficultés de la vie. Le mental que l’on acquiert permet de mieux affronter le quotidien, de murir plus vite aussi grâce aux vertus de rigueur et de respect que ce sport enseigne au travers de la rudesse des entrainements. Ca m’a beaucoup aidé socialement avec les autres. Car il ne faut pas oublier que c’est un art martial, que l’on se salue avant et après un combat et que le maitre mot est « respect ». En résumé on est dans une grande famille de combattants qui s’affrontent et quand le combat est terminé tout le monde « se tient dans les bras ». Pratiquez-vous en parallèle d’autres disciplines ? Je n’ai pas envie de m’éparpiller. Je pense que si l’on veut avoir un niveau intéressant dans ce sport et progresser, il faut se fixer un entrainement régulier et rigoureux, avoir une bonne hygiène de vie et éviter bien entendu tout excès qui pourrait mettre en danger notre santé . SON PALMARES 2005 - 1ère place au Challenge national Kyokushin en Juniors 2006 - 1ère place à l’Open de Prémesques en Full B 2007 - 2e place à la Coupe de France en juniors 2009 - 1ere place à l’Open de Marcilly en Full B 1ere place à l’Open international de Suisse en Knockdown 3e place aux Championnats d’Europe U22 en Knockdown 2010 - Eliminé au 2e tour aux Championnats d’Europe en Knockdown LE COACH Jean-Philippe BAZERQUE, entraineur à l’ESCR KYOKUSHINKAI nous en dit davantage : JPB, quelles sont vos ambitions dans ce sport ? J’ai fait le choix réfléchi de ne former que des champions internationaux. Nous comptons actuellement 30 licenciés dans une discipline très difficile qui réclame un très gros investissement physique et mental de ses pratiquants. Il faut savoir que le KYOKUSHIN est un sport de combat qui mène inéluctablement au KO, c’est dire la violence des engagements physiques et des coups reçus et donnés. Cette discipline nécessite beaucoup d’entrainement ? De 4 à 6 séances de 2 heures par semaine ! A chaque séance il faut se « dépasser », dépasser ses limites physiques. Le KYOKUSHIN est un dépassement de soi permanent aidé par un mental de vainqueur. Puisque vous évoquez le mental, quelles sont les vertus développées par ce sport ? Toutes les couches sociales se côtoient et se mélangent. On y apprend le gout du sacrifice, la détermination à atteindre son but et la patience. Pensez au nombre de séances d’entrainement, à l’engagement physiques qu’elles nécessitent ; il faut savoir attendre les progrès et les résultats. On y apprend le respect du « DOJO », des anciens qui ont fait la gloire de ce sport, de l’adversaire. On y apprend enfin la rigueur dans le respect de la hiérarchie. Quel est le plus jeune et le plus âgé du club ? Je vous ai dit j’ai fait un choix, le choix d’une section « adultes masculins ». Citons notamment : Thierry NEBLEZA et Mohamed Ali LABIDI (moins de 80kg), et un poids super lourd (plus de 90 kilos) Romain GENTILE qui fréquente les podiums européens. Qu’est ce qui vous a séduit dans cette discipline ? Je la pratique depuis 38 ans déjà et je ne me souviens plus très bien de se qui m’a attiré dans mes débuts. J’ai été compétiteur puis arbitre et enfin je suis aujourd’hui représentant du Japon en France ( il y en a un dans chaque pays), c’est la plus belle marque de confiance que ce pays puisse me donner. L’INFO + Le cannetant Emmanuel BURGIO, a remporté en 2007, la Coupe de France de KYOKUSHINKAI dans la catégorie des moins de 70 kgs.

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